VAINCRE SES PEURS, un pass vers la liberté
- Audrey Beauchart
- 28 août 2023
- 10 min de lecture
Article publié par Audrey Beauchart | Ctoncap.com
INTRODUCTION :
Peur de ne pas y arriver, peur du jugement des autres, peur d’une réponse négative, peur d’agir, peur du vide ou des insectes, peur de la solitude… Nos peurs sont nombreuses !
Peut-être que les vôtres vous empêchent de passer à l’action ou de vivre des moments fabuleux. Mais voilà, c’est plus fort que vous. Vous essayez de les dépasser mais elles reviennent à pas de course dans votre cerveau.
Je vous rassure, c’est normal nous avons une partie de notre cerveau, appelé communément « reptilien », qui assure notre survie par des réflexes inconscients.
Pourtant, nous pouvons apprendre à dépasser nos peurs. Oui je vous assure !
Voici quelques exemples, que j’ai rencontré lors de mes séances de coaching :
Marie n’ose pas expliquer son avis à son responsable hiérarchique car elle a peur de prendre la parole devant lui. De manière générale, elle a peur des conflits donc elle garde ses revendications pour elle. Elle se sent de plus en plus mal car elle ne vit pas en phase avec ses valeurs et ses idées.
Louise n’arrive pas à prendre la décision de se séparer de son mari qui l’a trompe car elle a peur de la solitude. Elle est bloquée dans ses croyances et subit une situation qui la rend malheureuse.
Lucie n’a pas franchi le pas de candidater à un poste qui lui plaisait par peur d’une éventuelle réponse négative. Elle n’a pas pu se confronter à l’exercice de l’entretien. L’offre lui ai passé sous le nez, elle rumine et perds confiance en elle.
Les peurs font parties de notre expérience humaine, et chacun d'entre nous en a déjà fait l'expérience, à un moment ou à un autre de sa vie. Qu'elles soient liées à des dangers réels ou qu'elles proviennent de notre imagination, les peurs peuvent exercer une influence significative sur notre comportement et notre bien-être émotionnel.
Comprendre ce que c’est, d’où elles viennent, comment elles grandissent en nous, comment les affronter et les dépasser pour mieux grandir, c’est ce que je vous propose dans cet article.
Au sommaire :
1 | Comprendre le mécanisme des peurs :
😨 Qu’est-ce que la peur ?
La peur est une émotion qui se manifeste en réponse à des stimulus perçus comme menaçants ou dangereux. Elle est une émotion d'anticipation. Elle est utile lorsqu'elle nous informe d'un danger, d'une menace potentielle ou réelle car elle nous prépare à fuir, ou à agir. Elle peut être également liée à une appréhension. Elle peut donc s'avérer stimulante ou bloquante.
Elle fait partie des 5 émotions primaires : la colère, la tristesse, la peur, le dégoût, la joie.
« Quand une émotion se manifeste, c’est ton cerveau qui te parle et qui te dit de passer à l’action, donc réagir. » Fabrice de Boni
8% de nos peurs sont fondées sur une menace concrète. A réfléchir 🤯. Notre cerveau ne faisant pas la différence entre le réel et le fictif, si vous lui répétez en boucle que "prendre l’avion est très dangereux" ou "les chiens sont dangereux", vous finirez par le croire.
🧠 Partons à la découverte de notre cerveau pour comprendre ce qu’il s’y passe :
Nous avons le même cerveau qu’il y a 70 000 ans (la structure est juste devenue plus complexe !) avec un process de fonctionnement REFLEXE qui nous échappe.
95% du fonctionnement de notre cerveau est inconscient.
Face à une menace, notre cerveau enclenche des mécanismes de défense pour tenter d’atténuer les conséquences de la menace et améliorer les chances de survie. Le résultat est à la fois :
Cognitif
Comportemental
La peur emprunte de nombreuses voies neuronales qui chacune, y répondra par différentes composantes.
L’amygdale joue un rôle prépondérant dans la perception des menaces : Elle est d’ailleurs capable de générer une réponse physiologique à un danger avant même que celui-ci ne soit perçu consciemment. Elle reçoit une entrée sensorielle puis identifie rapidement les menaces potentielles et si besoin déclenche la libération d’adrénaline et d’autres hormones du stress.
L’hippocampe, une région du cerveau impliquée dans la formation et la récupération des souvenirs. Ainsi, lorsque nous rencontrons une situation similaire après coup, l’hippocampe récupère le souvenir stocké et nous aide à reconnaître la menace.
Par exemple : la libération d’adrénaline entraîne l’augmentation du rythme cardiaque, de la respiration, les tremblements.
La peur peut aussi parfois se traduire par de la paralysie.
Elle est donc une émotion très archaïque et complexe dans ses variantes.
Elle est liée à nos mécanismes de survie.
❓ Pourquoi avons-nous peur ?
Dimanche soir, vous êtes seule chez vous, enfin tranquille pour passer la soirée ! Vous vous installez confortablement dans votre canapé avec une bonne tablette de chocolat. Soudain, une fenêtre claque. Vous vous figez en un instant, vous tendez l’oreille, les pupilles dilatées. Vous sentez la chair de poule se propager sur vos bras. Votre cœur bat fort, vous avez chaud et votre ventre se noue. Vous avez peur.
Même si vous vous trouvez ridicule, il vous est impossible de contrôler cette émotion forte. En fait, il s’agit d’une réaction innée déclenchée par votre cerveau, qui met votre corps aux aguets, prêt à réagir à la menace. Vous ne pouvez rien y faire !
Nous avons peur pour assurer notre survie. Au cours de l'évolution humaine, ces peurs avaient une fonction essentielle : celle de protéger les Hommes face aux prédateurs et aux dangers environnementaux. Aujourd'hui, bien que les menaces aient évolué, les mécanismes de peur sont toujours présents en nous.
Ils sont ancrés comme un mécanisme inné.
2 | Identifier les peurs :
Finalement de la peur, qui assure notre survie, à celles qui ne sont que des projections irréelles de notre cerveau, comment faire ?
Vous pouvez commencer par les identifier.
Tout d'abord, lister vos peurs sur une feuille (celle qui viennent rapidement car vous les connaissez bien et celles qui sont moins évidentes et qui vous empêche d'agir). Ensuite, identifiez dans quelle catégorie elles se trouvent en lisez les 4 types de peurs ci-dessous :
Une peur appropriée :
C'est une peur saine qui vous avertit de faire attention. Cette peur fait partie de l'instinct humain, et il peut aider à protéger votre sécurité.
Par exemple : Conduire trop vite. Jouer avec le feu.
Les Peurs innées (essentielle à la survie)
C'est une crainte qui est avec vous depuis la naissance, sans savoir pourquoi. Parfois, une seule expérience de peur suffit pour imprimer durablement le lien entre l’événement et sa signification dangereuse. Ensuite, à chaque fois que le même stimuli se représentera, votre cerveau réactivera le même chemin neuronal. Cette peur peut être surmontée avec l’aide de spécialiste (PNL, hypnose, kinésiologie…)
Par exemple : la peur des araignées, la peur du vide, la peur du noir...
Les peurs acquises ou instruites :
C'est une crainte que vous avez acquise via une expérience que vous avez eu dans la vie ou que l’on vous a transmise via votre éducation. Cette crainte peut être surmontée en la confrontant.
Par exemples : Vous vous êtes cassé le genou sur un mouvement de torsion en danse. Maintenant, vous avez peur de tous les sports qui sollicitent votre genou en torsion (ski, tennis…) = acquise par l'expérience
: Votre famille vous a affirmé pendant toute votre enfance que les gros chiens étaient méchants. Cette affirmation répétée suffit à faire naître une appréhension alors même que l'animal, devant vous, ne manifeste aucun comportement agressif = instruite, l’imagination faisant le reste du travail.
Les phobies :
C’est une peur associée à un objet ou à une situation particulière. La personne ressent une peur excessive et déraisonnable face à une situation qui ne représente pas un danger réel.
Mais pour ceux et celles qui en souffrent, les phobies peuvent entraîner une vraie détresse significative et affecter la vie quotidienne.
Exemple : Acrophobie : peur des lieux élevés.
Clinophobie : peur de se mettre au lit.
Coulrophobie : peur des clowns.
Géphyrophobie : peur de traverser un pont.
Je montre souvent ce schéma à mes client.es pour leur faire comprendre que notre cerveau a une grande capacité de projection des peurs et d'imagination.
Dans toutes nos projections mentales, il y a très peu de choses qui arriveront vraiment. Le savoir permet de remettre de la conscience dans nos projections mentales inconscientes.
3 | Impact des peurs sur notre vie quotidienne :
Les peurs peuvent avoir un impact profond sur notre vie quotidienne. Elles peuvent nous pousser à éviter certaines situations, à nous isoler socialement ou à nous enfermer dans notre zone de confort. Elles nous empêchent d’avancer et nous limitent. Elles nous bloquent et nous contraignent à la stagnation dans nos vies, à la résistance au changement.
Exceptées les peurs appropriées, les autres peurs peuvent avoir des conséquences à deux niveaux :
Conséquences comportementales / sociales : envie non assouvie, évitement systématique, restriction de ses actions, honte, développement de phobies, repli sur soi, sélection de sa sphère amicale et relationnelle, isolement, marginalisation, dépression….
Conséquences physiologiques : Votre organisme se tend et l'angoisse devient difficilement contrôlable : l'écarquillement des yeux, la chair de poule, maux de tête, douleurs abdominales, tensions musculaires, diarrhées, vomissements, palpitations, perturbations de la respiration, étourdissement, évanouissement…
En évitant constamment vos peurs, vous vous privez de nombreuses occasions de grandir, d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses et environnements. Et donc d’agrandir votre zone de confort.
4 | Affronter ses peurs, c’est possible !
Témoignage :
"Avec une louche de courage, une cuillère de dépassement de soi et un zeste de volonté, j'ai réussi à dépasser mes peurs et réaliser l'ascension de l'Himalaya à 5416 mètres, à 50 ans.
J'ai ressenti une force en moi incroyable et un goût de la liberté qui ne m'ont plus quittés.
J'ai tout gagné à avoir dépasser ses peurs"
Audrey Beauchart
Voici quelques pistes pour commencer à les affronter :
Dites MERCI à vos émotions :
La peur est une émotion dont vous n'avez pas à avoir peur. Elle est un signal de danger potentiel qui vous permet d’adapter votre comportement pour vous mettre en sécurité. Si la peur n’est finalement pas réelle, avec cette prise de conscience, vous pouvez baisser vos alertes intérieures. Vous êtes en sécurité. Dites-le à votre cerveau.
C'est un réflexe que vous pouvez mettre en place :
[1 : j'accueille ma peur → 2 : je la remercie car elle m'alerte → 3 : j'analyse la situation avec conscience et objectivité → 4 : si pas de réel danger, je prends conscience que ce n'est qu'une simple projection de mon esprit → 5 : je me rassure et je tente de la dépasser ].
Libérer la parole :
Oser dire vos peurs pour mieux les apprivoiser. Retrouver votre liberté et le pouvoir de choisir votre vie au lieu de la subir. Oublier la honte ou la timidité, choisissez les bonnes personnes et exprimez-vous. Racontez ce qu'il se passe dans votre fort intérieur, d'où vos peurs viennent, comment elles s'expriment.
Prendre du recul sur vos pensées :
Repensez à vos peurs, de manière consciente. Etaient-elles vraiment fondées ?
Remettez de la conscience dans vos fonctionnements automatiques ou croyances limitantes, ceci avec davantage d’objectivité et de prise de recul.
Pour cela, essayez la méditation ou les balades en nature. C'est très efficace pour écouter les bavardages de votre esprit. Prenez du temps pour vous.
Affronter vos peurs :
Cela peut vous sembler impossible, voire effrayant. Cependant, c'est un moyen ultra puissant de les surmonter et de grandir.
Attention, ne pas le faire n’importe comment !
La confrontation doit-être graduelle. Commencez petit et prenez confiance en vous, au fur et à mesure. Félicitez-vous de chaque petit progrès, même infime. Notez-les dans un carnet pour vous en rappeler, avec la date et ce que vous avez ressenti au moment de cette réussite. Cette étape vous aidera à développer votre résilience émotionnelle et à renforcer la confiance en vous.
Exemple : La peur de l’eau
[1 : commencer par vous asseoir au bord de la piscine, de sorte à n’avoir que les jambes immergées. Prenez le temps de sentir l’effet de l’eau sur celles-ci. Ressentez les sensations agréables. Recommencez autant de fois que nécessaire jusqu'à être à l'aise et ressentir du bien-être. Et c'est tout, pour cette 1ère étape ! Elle peut durer 1 semaine ou 4 mois, peu importe → 2 : essayer de vous mettre dans l’eau progressivement, jusqu’aux genoux, puis jusqu’à la taille avec l'aide d'une bouée pour vous sentir en sécurité → 3 : marcher dans l'eau → etc... vous avez compris le principe et le cheminement étape par étape.
Le processus efficace pour vaincre la peur de l'eau consiste à éprouver dans l'eau des sensations agréables qui viendront se substituer progressivement aux souvenirs des expériences désagréables et ainsi créer un nouveau chemin neuronal dans votre cerveau]
Identifier le désir caché :
Pour notre cerveau, inconnu = danger.
Selon le psychologue Jacques Salomé, “derrière toute peur, il y a un désir”.
Quand vous ressentez une peur, demandez-vous quel désir se cache derrière : être rassuré, comprendre, être accompagné, vouloir partir en voyage, créer votre boîte, faire une nouvelle activité, rencontrer l'amour de nouveau...
Il vaut mieux reconnaître et travailler sur vos désirs que de vous laisser paralysé par vos peurs.
La recherche de soutien :
Vous n'êtes pas seule face à vos peurs. Trouver un soutien dans votre entourage (amis, famille, collègues, groupe de soutien, coach, psy…) peut-être extrêmement bénéfique dans la gestion de vos peurs.
Avec l'accompagnement d'un professionnel, vous pouvez explorer les origines de vos peurs, comprendre vos émotions et apprendre des stratégies pour les surmonter, de manière ultra-sécurisée.
Entourez vous de personnes inspirantes et aidantes.
💡 Nelson Mandela disait :
«Que vos choix reflètent vos espoirs et non vos peurs »
ALORS CONVAINCU ?
Etes-vous prêt.es à démarrer votre transformation ?
Quelques questions à vous poser pour démarrer votre réflexion (à faire dans l’ordre) :
Vous êtes-vous reconnu dans les situations évoquées précédemment ?
Avez-vous identifié vos peurs ?
A quel niveau vos peurs se jouent-t-elles ?
Quels sont les éléments qui vous intimident ?
Que feriez-vous si vous n’aviez plus de peurs ?
Quelles sont vos envies ?
En résumé, chacun a ses propres peurs qui sont en étroite relation avec son parcours, sa construction, son éducation.
Mon déclencheur, pour affronter mes peurs, a été de les avoir identifier.
Celui qui ne se lance jamais, ne dépasse pas ses peurs, reste dans sa zone de confort et stagne toute sa vie.
Vous voulez vous ennuyer dans les 20 prochaines années ?
CONCLUSION
Les peurs sont une partie naturelle et normale de la vie humaine. En comprenant leurs origines et leurs manifestations, vous pourrez commencer à apprendre à les affronter.
Nous pouvons transformer nos peurs en opportunités de croissance personnelle.
En les surmontant, nous ouvrons la porte à de nouvelles expériences enrichissantes et à un épanouissement personnel.
Chaque individu fonctionne à sa manière. Il s’est construit avec son environnement. Il a donc sa propre carte du monde. Vos peurs ne sont pas gravées dans le marbre. Vous pouvez faire bouger les lignes et vous en libérer.
Sources /références :
Le psychologue américain Paul Eckmann | Université de Genèves | Cnrs | Sciences et Avenir | Santé publique France |Gérer ses émotions – Olivier Nunge, Simonne Mortera |Vaincre ses peurs – Lucien Auger | Inserm
👉N’hésitez pas à liker et commenter pour me dire quelles sont les peurs qui vous empêchent de vivre comme vous le désirez ?
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